Retour au menu Histoire

Retour à la page d'accueil

Le récit qui suit est tiré d'un vieux registre de la mairie de Saint Ouen Marchefroy. L'ortographe du récit a été conservée.

Année 1823 Le 26 août, à 4 heures du soir

Désastre de Marchefroy

Effets de la Trombe, Examinés au moment fatal par Mr Laurent, du chateau de Lascanne et par Mr Vivier Maire de la Cne de St Ouen Marchefroy

Le 26 août à 4 heures du soir, les habitations de cinquante familles du Village de Saint Ouen Marchefroy; ont été détruites par une trombe d'air fortement condensé; qui s'est grossie particulièrement sur la plus haute somité du chemin des Mordants à Rouvres, elle était ostensiblement adhérente à la nuée, et à la terre, d'où elle paraissait puiser ses éléments destructeurs, elle prit rapidement sa course vers la côte de Saint Ouen. En traversant la vallée de Végres, elle rompit au milieu, sur les bords de la rivière, plus de 800 gros arbres, à moitier de leurs troncs, et découvert un peu plus loins, la toiture d'une petite chapelle ditte Sainte Geneviève; sa largeur était environ 40 toises. En entrant dans la vallée, elle quitta son adhérence inférieure, mais en la reprennant à mi côte; elle y éprouva une si forte résistance qu'une partie d'elle même se refoula dans le bas du valon, et y arracha de trés gros pommiers audessus desquelles elle avait passé; pressée par le mouvement d'attraction vers son centre, cette partie entraîna un de ses pommiers jusqu'au plus haut sommet de la côte, et l'y laissa; c'est par cette même côte que cet élément furieux, réuni en un clin d'oeuil toutes ses parties électriques pour se porter avec plus de violence sur les somités du terrain, qui se trouvaient malheureusement dans la direction de Marchefroy, où il vint renverser en moins d'une minute, les cinquantes habitations, qui comportent, par composition chacun cinq à six creux Sa largeur avait alors à son centre cinquante toises, le côté nord ouest où est le chateau de Madame de Parron fut garanti, le sud est, qui comprend une seule rue, le fut également, les deux tuilleries sont fortement frappées, des halles entières y sont renversées, le beau plant d'arbres du domaine, qu'un siècle n'a pas produit, est anéanti; quant aux malheurs particuliers du village, la pensée malgré tous les récits sera toujours au dessous de leur gravité; on se bornera ici aux faîts les plus surprénant

Il est constant, que la trombe s'est particulièrement attachée aux corps solides; les corps mobiles ont été menagées, Mr. Vivier, Maire le fermier de Madame de Parron, était sur la côte de Saint Ouen au moment du passage de la trombe, il avait prés de lui son fils, et un chartier, l'un à la tête des trois chevaux attelés à une grande voiture, l'autre prés trois autres chevaux attelés à une charue. Hommes et chevaux furent roulés ou entrainés dans une esspace de 50 à 60 pas. Le chartier fut grièvement blessé, on retrouva les six chevaux désharnachés, couverts de poussière; et sans aucun mal, mais la voiture, charüe ferrement harnois, tout fut brisé et divisé ca et la a 20 et 150 pas du point de départ.

L'on déplore la perte de 2 jeunes filles l'une âgée de 19 ans écrasée sous les décombres d'une grange à côté de son grand père grièvement blessé, ainsi qu'une servante qui travaillait prés de lui; ils furent retirés des ruines par les efforts empressés des voisins; L'autre âgée de 20 mois, fut tuée à côté de sa mère qui tenait dans ses brâs son nourisson enfant de Mr Dauze du chateau ils furent inondés de sang; il y a onze blessés auxquels on donne les plus grands soins, il n'est pas indifférent de remarquer que le desastre a commencé à 4 heures aprés midi, et qu'alors presque tout les habitans étaient aux champs avec leurs bestiaux, autrement le plus grand nombre eut infailliblement péri sous les ruines, on voit que plusieurs arbres enlevés ne se retrouvent pas et que d'autres sont transportés à 10 à 100 toises de leurs places; une charette chargée de bled en avant d'une maison d'un tuilier a été entrainée par dessus, et retrouvée dériere, moins quelques débris restée sur la toiture fortement endomagés, un quart de la récolte en grain est perdu pulvérisé, cette perte, celles des arbres et du mobilier ne sont pas moindre de 20000 francs, les experts de l'arrondissement apres trois jours de travail ont évalué celles des batiments à 58071 francs.

Monsieur le Préfet Mr le Sous Préfet, qui a vu le desastre tout les autorités, et Mr le Curé rivalisent de zele pour venir au secours des plus malheureux habitans qui ont trouvé dans Mr de Parron, sa famille et son monde des points d'appui généreux.

En attendant d'autres efforts des âmes bienfaisantes; puissent les personnes puissantes de la Capitale et du département, s'occuper des misères du village elle requériront des droits de reconnaissance de tout ceux qui l'habitent.

Retour au menu Histoire

Retour à la page d'accueil